Un plan à courte vue cousu de fil blanc

Le Premier ministre français Jean Castex s’est aventuré sur un terrain peu familier en qualifiant le plan de relance dont il assume la paternité de « keynésianisme de l’offre », un concept qui lui appartient et qu’on lui laissera. Tout est bon pour brouiller les pistes ! Plus prudent, Emmanuel Macron a préféré présenter sa vision de la République en retournant au Panthéon pour s’en tenir au maniement des idées, un terrain où il prétend briller à son avantage.

Les gueux et la productivité, par Christophe Hordé (*)

©Yanna Robert

La Bretagne détient le triste record des troubles musculo-squelettiques (TMS), en hausse continue depuis plusieurs années. Militant à l’Union des familles laïques, je suis confronté à la situation de familles qui tombent dans la misère et la précarité suite à des accidents du travail ou à la multiplication de TMS à répétition. Selon Jean-Michel Fougères, ingénieur adjoint des risques professionnels à la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail  (Carsat), l’économie régionale bretonne où « de nombreux postes demandent de la manutention manuelle de charges lourdes » est particulièrement à risque. L’aide à domicile, la grande … Lire la suite

Comment tourne notre monde qui cafouille

L’ingénierie financière a beaucoup fait parler d’elle lors de la crise des surprimes, à laquelle elle a apporté sa pleine contribution. On découvre d’autres méfaits de sa part lorsqu’elle contribue au montage de structures complexes de l’endettement des entreprises qui connaissent un sucés grandissant. Pour le moins, celle-ci ne facilite pas un accord des créanciers lorsque les entreprises se réfugient derrière la fameuse loi américaine sur les faillites (« chapitre 11 ») qui les en protège en leur permettant de se réorganiser afin de survivre.

Le dos au mur et masqué, à défaut des yeux bandés

La rentrée ne se présente pas bien, pas besoin de craindre de jouer les Cassandre pour le pronostiquer. Le rebond européen de la pandémie s’accompagne d’inquiétudes prononcées à propos d’une timide relance de l’économie qui déjà s’essouffle. Les gouvernements avancent en marchant à reculons afin d’éviter « à tout prix » un reconfinement, mais même sans celui-ci l’activité économique va en ressentir les effets.

L’eldorado d’Apple et des GAFAM et ce qu’il exprime

La valorisation boursière d’Apple a dépassé les 2.000 milliards de dollars, doublant en l’espace de deux ans. Les analystes de Goldman Sachs n’en reviennent pas, reconnaissant qu’ils étaient loin dans leurs prévisions d’approcher ce qui bouleverse tous les usages. Le chiffre d’affaires d’Apple étant de 274 milliards de dollars et ses profits nets de 58 milliards, une telle valorisation est du jamais vu ! Le Price-Earnings Ratio (PER) qui exprime le rapport entre la valeur des actions et les bénéfices en ressort à 35, hors de tous les sentiers battus, la norme se situant empiriquement entre 12 et 15. Pour … Lire la suite

Le déni n’est pas une politique

Les mesures provisoires n’ayant par définition qu’un temps, quand bien même elles sont prolongées comme c’est le cas, que va-t-il leur succéder ? Pour la pandémie, la cause semble entendue, il est selon Emmanuel Macron « raisonnable de penser » qu’un vaccin sera bientôt disponible, justifiant que tout soit fait en attendant pour éviter un reconfinement généralisé et ses conséquences « collatérales », mettant « le pays à l’arrêt ». La nouvelle donne économique s’annonce persistante, et le remède n’est pas trouvé.